Le magnifique n’a plus de sens Tant il est incroyable, Génial. On s’en lècherait jusqu’à user Les lèvres On sifflerait jusqu’à s’éclater les dents Pendant qu’on entend le signal d’une fusée Qui devait partir Mais s’accroche à la terre Ferme Et s’encrasse.

La dune au loin, en contrejour Tu vides le sable sur le côté Tu retires le bleu du paysage Tu dis qu’il faudra, à tous prix, Faire tourner les aiguilles Jusqu’au fond du cadran. Un peu de temps pour le merveilleux L’éternité pour des futilités Ne reste pas là, il y a mieux à faire Dis-tu, Que de voir danser ...

Au numéro 146 La mère et la fille fixent les boulevards. Leur couverture traîne par terre. Est-il une heure pour que la mère et la fille Se trouvent dehors par ce froid ? Je lis sur le mur d'à-côté "Happiness RIP" Pendant que les sirènes Annoncent la fin temporaire du malheur.

"Je ne sais pas lire" Il m'a attendri comme ça, Son sourire ingénu me donnait envie de l'aider, Trouver cette adresse à deux pas d'où je me trouvais, Elle donnait sur une maison bourgeoise, Peut-être trouverait-il du travail ? Pendant que je l'accompagnais, Son ami me dévalisait. Merci de me laisser sans manteau cet hiver.

Le corps ne peut plus porter à sa bouche La tasse de café Qu’on imagine chaude sur le bord des lèvres, Coulant Ce liquide qui se fraie un chemin Jusqu’au fond de la gorge. On nous parle, On nous répète les mêmes choses Qu’on oublie aussitôt. Quelle est la part de réalité, La part des songes ? Une sensation réjouissante Toutefois Avoir vécu ...

Ce n’est pas parce que tout le monde serre les lèvres que je dois m’empêcher de sourire Que tout le monde hésite, que je dois renoncer à ce que je veux Que l’exposition annoncée, je dois demeurer sur le tableau Que devant la porte qui s’ouvre, je reste imperturbable à l’appel du changement. Non ...

Je le caresse derrière la toile Comme la plus belle des bourses, Il me laisse perplexe à l’arrivée du train Que je prends jusqu’au bout de la ligne Avec un sourire qui ne ternira pas : Ce sable dans le fond de mon sac.

Je devrais m’étonner d’avoir un lieu où dormir ce soir M’étonner de coucher avec celui que je désire M’étonner de manger à ma faim M’étonner de bronzer au soleil De sentir le sel en sortant de l’eau M’étonner d’être bien quand il fait chaud D’avoir chaud quand il fait froid M’habituer à la perte et au manque Pour ...

Par tous les moyens, Tu cherches à garder ta place. Plus il fait chaud, plus tu t’adaptes. Tu t’acharnes à combler le vide Je n’entends pas ma respiration. Puis, j’ai abandonné, Je suis partie, je t’ai laissé La dernière chance. J’ai pris mon sommeil à deux bras Jusqu’à l’aube Et je t’ai retrouvée morte, Petite puce.

Toi et moi on s’en fout d’être trempés Tu t’es posé sur la seule branche nue de l’arbre Où la pluie bat plus fort. Je te vois depuis la route L’eau me monte jusqu’aux chevilles. On a vu pire, D’autres crevasses Et d’autres failles Sur lesquelles nous avons tremblé d’effroi. On l’attendait cette tempête On en avait besoin On était sûrs ...