Impressions de Pékin
Ed. Les Xérographes, Coll. Poésie des Voyages, version bilingue français/mandarin, Paris, 2017.
Traduction par Jing CHEN.
Mon séjour à Pékin et ma vie dans les hutongs, m’ont amenée à écrire chaque semaine un petit texte sur des scènes brèves quotidiennes des habitants de ces vieux quartiers. Les hutongs vont bientôt être détruits ou seront réduits à des espaces touristiques sans habitations. Il faut dire que les conditions de vie ne sont pas des plus modernes, très peu possèdent de toilettes privées sans parler d’une possible salle de bain. Ce sont, en effet, pour la plupart, des habitations insalubres. Et pourtant, elles ont du caractère : elles inspirent.
Il y a deux rythmes à Pékin : celui ultra moderne et libéral, où le temps est nécessairement de l’argent, les routes sont larges, les immeubles hauts, les éclairages virulents et le bruit étouffant ; et celui d’un ancien temps, de l’artisanat, de l’épicerie, des enfants et des vieillards où le bruit n’est qu’une notion extérieure, les rues sont fines et longues, circulaires, ovales, en angles droits, les éclairages font ce qu’ils peuvent, la nuit commence tôt et la vie écoute le tempo du soleil. Dans ce rythme là, il n’est pas rare de voir les travailleurs ou les habitants sortir une chaise pliante et se mettre face au soleil quelques instants. Comment ne pas être touché par une atmosphère pareille de douceur et de recueillement tout en gardant la lucidité d’une Chine contemporaine dévorante ?
Ce manuscrit est un recueil de textes brefs qui peignent par petites touches impressionnistes l’atmosphère des vieux quartiers de Pékin.