Le Chat
Toi aussi tu te perches à l’extrême- Ouest
Et tu regardes la ville
Peut-être recherches-tu celle que tu as aimée,
Dans cette petite ruelle argentée
Peut-être, toi aussi, tu repenses à celui que tu es,
Quand, fondu dans la foule, tu regardes en haut
Te demandant quelles sont ces personnes qui vivent si éloignées ?
Et tu regardes la ville
Peut-être recherches-tu celle que tu as aimée,
Dans cette petite ruelle argentée
Peut-être, toi aussi, tu repenses à celui que tu es,
Quand, fondu dans la foule, tu regardes en haut
Te demandant quelles sont ces personnes qui vivent si éloignées ?
Tu as gardé le blanc et le noir sur ta peau
Tu n’avais pas à choisir
Tu es ce noir et ce blanc sur ta peau
Mais quand tu penches la tête, je ne vois que le blanc,
Tes oreilles, sans doute, plus blanches que le reste.
Combien de portes ouvertes pour ces belles oreilles ?
Et de l’autre côté, noir, tu es souvent rebuté
Quand il t’aurait fallu garder cette tête du bon côté.
Qu’as-tu à ne pas savoir choisir, à ne pas vouloir choisir,
A contraindre cette vue d’un noir et blanc mélangés ?
Toi aussi, vis-tu comme moi, métissé, transfugé
L’un et l’autre à jamais liés ?
Nos deux solitudes pour paysage,
Mon cher, très cher chat sur l’Esplanade.