Puisqu’il coûte

Cette mémoire qui n’imprime pas l’instant précédent
Mais seulement cette douceur que je garde sur la main
Et à chaque pas que je mets devant l’autre,
Je frétille.
L’eau s’est mise à courir le long de la rive
Pas très haute,
Juste assez pour que les cygnes m’arrivent aux chevilles
Dire qu’ils aiment la mousse sur les pierres humides
Plus que la meringue que je viens de jeter.
Une joie plus forte que les mensonges,
Dire qu’il aime les mots inachevés
Plutôt que le poème que je viens de lire.
Peut-être faudrait-il noyer les perspectives
Du sens,
Faire taire l’écrit au profit des paroles
Qui n’engagent pas,
Rester sur des raccourcis
Choisir les consonnes plutôt que les voyelles
Et le silence
Qu’il ne faut pas interpréter comme une perte d’intérêt
Mais comme la nébuleuse mystérieuse
D’un au-delà
Où je n’irai pas.

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