Que les choses restent les mêmes,
Chaque objet dans son étui,
Tous ces tiroirs qu’on ne doit pas ouvrir,
Des fruits trépassent à la chaleur.
Le vent s’est éteint sur cette partie du monde
J’attends le courant qui me ramène à la surface.
Ta voix ne portera pas
Tu dois rester dans le décor
Pas une respiration qui ne surplombe la pénultième
Mais garde la dernière pour les prairies rasantes de lumière
Pour ta libération.Concernant la photographie: Allée à Chantilly II, 1888, Paul Cézanne.
Mon corps m’entraîne encore
Sur un lit défait
Dans la sueur de la dernière canicule.
Comment quitter ce sommeil ?
Mettre le cap sur l’orage
Voguer sous la noirceur
Tenir la foudre de toutes ses mains
Et se réveiller enfin.Concernant la photographie : Estampe de Fortuné Louis Méaulle d'après les dessins de Victor Hugo, Les travailleurs de ...
Dernière bouffée d’air
Lèvres scellées à l’eau
Plongeant dans les remous.
Il faut échapper à son triste sort
Se hisser au-dessus des châteaux de sable
Et virer de bord.
Elle battait la mesure à la perfection.
Arrivée aux eaux calmes du port
À la perfection, aussi, elle s’échouait,
Ne remontait pas à la surface
Et creusait le fond.
Comme toutes les fois où,
Cruel, tu passais la main
Tu continuais le chantage,
La fin de journée s’annonçait maudite,
Trois heures de retour au siècle dernier
Le supplice pour la suppliciée
Et l’anonymat pour le maître d’œuvre
Mais la voix s’éteint,
Tu disparais.Concernant l'image : Gravure anonyme (1789).
Le calme au fond de tes yeux me déroute
Ils avaient le goût de l’imprévu
Le va-et-vient des tempêtes
Tu étais pétrie de marées
Tu creusais les profondeurs
En quête de l’espace lisse.
Ah ! Tu éclairais la nuit
Et je te suivais pour de nouvelles aventures
Que tu racontais en gloussant.
Tu ne parlais pas
Tu chantais fort
Tu riais.
Il s’est installé le silence.
Il a le goût amer de la fatigue,
Le rempart à la bagarre.
La douceur de la mère rejaillit
Sur une jeunesse autrefois libre
Puisqu’il faut tenir dans l’indifférence.
Les forces nous reviendront
Comme une intense lumière.
Il faudra avancer encore
Et vaincre.